Dehors !


Un mercredi parmi d'autres, fin d'automne. Une météo fraiche et mitigée le matin s'éclaircit en début d'après-midi. Ma fille joue aux Playmobil, mon fils trainasse dans le divan. Qu'est-ce qu'on va faire cet après-midi ? « Jouer aux Playmobil ! » répond la première. « Regarder une émission de mon DVD Apocalypse ! » répond le second. « Aller faire une promenade en forêt ! » complète Maman... Et là, c'est le bide (habituel), l'opposition franche et catégorique : non, non et non des deux enfants.

Outre le fait que je tiens à ma balade – si possible quotidienne et en forêt –, je suis également convaincue des vertus d'une activité en plein air pour les enfants. Et, si l'été il ne faut pas trop les prier, force est de constater que pendant la période automnale-hivernale... C'est une autre paire de manches.

Alors cette fois-ci, je décide de tenir bon, tout en respectant leurs souhaits, mais en insistant tout autant sur le mien. Ca donne à peu près ceci :

Première étape, un peu (trop) frontale : « Mais bon sang ! Allez, quoi les gars... Il faut sortir ! Allez, quoi, juste une petite promenade... ». Niet. Niet et niet. Mon fils organise même un vote : « Qui dit que Lili peut jouer aux Playmo ? » : trois mains levées. « Qui dit que je peux regarder mon émission ? » : deux mains levées et une abstention. « Qui dit qu'on va faire une promenade? » : ... je vous laisse deviner. Donc il conclut : « ben voilà, tu peux aller faire ta promenade, nous on reste ici ! ». Fin de la première étape : un tour pour rien.


Deuxième étape, je remets un cadre (un peu sauvagement, OK, mais c'est pour la bonne cause... hein!) : « Bon, ben OK, si vous n'allez pas dehors, pas d'écrans ! ». Réponse (pas bête) : « d'accord, alors pas d'écrans. ». Euh... Je suis face à la limite des limites. Je reprécise un nouveau deal improvisé : « Désormais, un temps dehors donne droit à un temps d'écran. Pas dehors, pas d'écran. » Les enfants : « Wha ! Ouh ! C'est dégueu ! Non !! Tu peux pas imposer ça ! ». Puis mon fiston : « Mais j'y peux rien moi si personne ne veut venir jouer foot avec moi... ». Fin de la deuxième étape : je progresse, mais pas encore de solution en vue...

Troisième étape : je laisse un peu décanter, et évite de les braquer. Tout à coup mon fils lance : « Ben alors j'ai une proposition : on va à pied jusqu'à la Fraineuse*, comme ça t'as ta promenade, puis on joue foot là-bas. » Ah ! On y est, je les tiens... si de mon côté je veux bien renoncer à une longue promenade, et me mettre au foot (c'est là que je bénis mon enfance avec trois frangins, pendant laquelle j'ai inévitablement appris à shooter dans un ballon... avec même un certain plaisir). Sa petite soeur est d'accord. On tope tous là. Fin de la troisième étape, celle de la résolution du conflit : on a réussi à faire converger mon besoin d'air frais et leur besoin de jouer et s'amuser.

Quatrième étape : mais a-t-on encore un ballon ? Le dernier est crevé. Cela aurait pu nous décourager mais... « c'est pas grave, alors je vais en acheter un chez Action en trottinette, puis on peut y aller. » Cool : l'activité dehors se double d'une prise d'initiative et d'autonomie. Re-top-là. Il part en trottinette avec son argent de poche ; ma fille va se changer. Quand il revient, c'est la fin de la quatrième étape : on prépare joyeusement un pique-nique.

On est donc partis tous les trois, sac au dos et balle au pied. Et on a eu super bon tous les trois. Sur le Ravel pour y aller, Lykka alterne entre sprints et coups de pied dans le ballon qu'elle partage avec Valentin ; lui n'arrête pas de parler (surtout de foot, mais pas que). Au terrain on joue au foot – et Lykka, en plus, fait des galipettes et des cumulets, nous amuse avec ses commentaires et multiplie les pauses pique-nique. Valentin joue, joue et joue. Et quand je dis qu'on va bientôt y aller... je vous laisse parier : j'ai dû âprement négocier ! Et il m'a fait promettre qu'on reviendrait la semaine prochaine.

Deux bonnes heures de plein air après, on est donc rentrés. Elle a joué aux Playmobil, lui a regardé son émission. Et le soir avant d'aller dormir, il m'a redemandé encore une fois si « vraiment, Maman, la semaine prochaine, on pourra y retourner ? »

Comme quoi... Ca valait la peine d'insister.


* Centre Sportif à Spa, pas très loin de chez nous.

Commentaires

  1. Tcho, je serais bien venu pour refaire un 2 contre 2 comme à l'époque ;-)

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  2. Génial! C'est une négociation permanente ici aussi. Mais quel bonheur d'aller dehors!

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