Au secours, à Spa, c'est le printemps !

Aujourd'hui, c'est le printemps – à Spa comme ailleurs – ; le soleil, les oiseaux et les premières fleurs sont au rendez-vous. 
Aujourd'hui, c'est le printemps – à Spa comme ailleurs – ; je devrais m'en réjouir, pourtant, c'est une tristesse infinie, doublée d'une saine colère, qui m'habite.

Le printemps, ce devrait être – à Spa comme ailleurs – la fête de la nature, la joie de remettre les mains dans la terre, de contempler les fleurs fleurir, les bourgeons germer, les feuilles rhabiller les arbres.
Le printemps, ce devrait être – à Spa comme ailleurs – le moment où, plus que jamais, nous nous connectons à cette nature qui nous entoure, dont nous faisons partie intégrante ; le moment où, plus que jamais, nous comprenons que notre vie dépend de cette connexion essentielle à la nature... et du soin que nous en prenons.
Le printemps, ce devrait être – à Spa comme ailleurs – mille et une occasions de s'émerveiller devant la magie de la terre qui renait, de célébrer le mystère et la beauté de la vie.


Las ! A Spa – je ne sais pas si c'est comme ailleurs ? –, le printemps c'est tout le contraire.
A Spa, au printemps plus que jamais, les grues, camions et pelleteuses se multiplient et s'affairent en chaque coin du territoire, dépeçant sans relâche toutes les parcelles possibles, fussent-elles boisées, habitées par une faune et flore depuis longtemps.
Las ! A Spa – est-ce comme ailleurs ? –, au printemps, la folie immobilière dicte plus que jamais sa cadence, nous imposant ses projets de spéculation, de luxe et de béton.
Las ! A Spa – rassurez-moi... ce n'est pas comme partout ailleurs ? –, les arbres sont sauvagement arrachés pour faire place aux travaux (béton, asphalte, PVC) que l'anthropocentrisme forcené de décideurs (acoquinés avec leurs amis investisseurs ?) nous impose.

Au secours ! A Spa, c'est le printemps.
Aujourd'hui, je ne suis plus qu'un cri : suis-je la seule à ressentir dans ma chair à quel point la majestueuse nature qui nous entoure est malmenée, niée et violentée ?
Comment se fait-il qu'il soit permis à une ville qui vante dans chaque brochure touristique, dans chaque projet qu'elle défend (par exemple le Parc Naturel des Sources, ou la candidature au patrimoine mondial de l'UNESCO) la valeur de son environnement naturel... de ne pas témoigner un authentique respect, une saine humilité et une indispensable bienveillance envers cet environnement naturel ?

Au secours ! A Spa, c'est le printemps.
Aujourd'hui, je ne suis plus qu'un cri : quand cette folie financière, spéculative, immobilière cessera-t-elle – ici comme ailleurs – d'imposer sa loi, au détriment de l'essence même de la vie ?
Comment se fait-il qu'en cette période où l'urgence de prendre toutes les mesures possibles pour sauvegarder la vie sur notre planète n'est plus à démontrer, une ville à l'immense patrimoine culturel et naturel puisse, encore et toujours, permettre à la mégalomanie de riches capitalistes de saccager ce que nous avons de plus précieux ?

Au secours ! A Spa, c'est le printemps.
Et en ce triste printemps, il ne me reste plus qu'à allier mon cri, ma désolation et ma colère à la chanson d'Alain Souchon demandant pardon à la Terre, notre jolie terre mère... 


On voit des métaux lourds et du sulfate de fer
Pardon pardon
On gêne l'oxygène matière première
On a troué l'éther et on perd de l'air
Pardon pardon
Pour la côte d'Azur excusez-nous
Pour la côte d'Azur
Pardon pardon
Précieux muguet beau citron jaune
Pardon la flore pardon la faune
Le jour se rêve sur les légumes
Les enfants sur le bitume
Terre jolie terre notre mère volante
Avec nous dans le ciel et les étoiles filantes
Pardon pardon
Collines fatiguées plaines plates
Pleurez votre peine de nitrates
Pardon pardon
Pour cette flotte de plastique bleue
Qui prend la mer pour des millénaires
Pardon
Terre jolie terre notre mère volante
Avec nous dans le ciel et les étoiles filantes
Pardon pardon
Terre jolie terre notre mère volante
Avec nous dans le ciel et les étoiles filantes
Pardon 

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