Appâts, leurres et brochets
Appât. Leurre. Brochet. Sandre. Gardon. Brème. Carnassiers. Pêche
à la cuiller. Au coup. À la mouche. Épuisette. Bourriche. Avoir une touche.
Pêcher le blanc… Mon vocabulaire de pêche s’enrichit d’une manière
exponentielle ces dernières semaines. Non que je me passionne pour la pêche… Non : je me passionne pour la passion de mon fils.
11 ans depuis peu, et sa première canne à pêche depuis deux mois. Instantanément, ça a mordu. Pour de bon. Il est absolument, furieusement, viscéralement passionné de pêche. Ne parle plus que de ça. Y consacre tout son argent de poche, tout son temps libre, tous ses rêves… Et une grande partie de ses réflexions, qu'il me partage volontiers en long et en large...
11 ans depuis peu, et sa première canne à pêche depuis deux mois. Instantanément, ça a mordu. Pour de bon. Il est absolument, furieusement, viscéralement passionné de pêche. Ne parle plus que de ça. Y consacre tout son argent de poche, tout son temps libre, tous ses rêves… Et une grande partie de ses réflexions, qu'il me partage volontiers en long et en large...
Première truite et pêcheur heureux 😃 |
Pourquoi je me passionne pour sa passion ? Parce que… je trouve cela terriblement passionnant, justement, de pouvoir goûter, toucher, entendre et savourer sa passion. Un enfant qui peut vivre sa passion vous contamine. Un enfant qui peut vivre sa passion vous montre ce que c’est que d’être vivant, de vouloir poursuivre son rêve de manière absolue, de s’acharner encore et encore, jusqu’à ce que ça marche (ou morde).
Et puis, aussi, un enfant qui peut vivre sa passion démontre
mieux que n’importe quel article ou étude scientifique que les apprentissages
informels, ce n'est pas de la blague. Les apprentissages informels, c’est
apprendre à partir de ce qu’on aime, de manière spontanée, sans (presque) s’en
rendre compte. C’est, à mes yeux, d’une beauté et d’une efficacité redoutables.
Cela me touche, à chaque fois, de voir la manière dont il engrange de nouvelles
informations, connaissances, points de vue et réflexions. En deux mois au bord de son étang, il a mûri d’une manière fulgurante… Dévoré par la passion, il observe
et questionne chaque pêcheur qu’il croise, le bombardant de mille et une
questions qui lui passent par la tête. Bondit à chaque poisson qui sort pour voir
ce que c’est. Descend au magasin de pêche à trottinette se réapprovisionner en
plomb, hameçons, leurres ou pâte à truite. Devient ami avec des gars sympas de
cinquante, soixante ou septante ans, qui le prennent sous leurs ailes, lui
paient un orangina, lui offre du matériel qu’ils ont en double, viennent le
chercher tôt le samedi matin pour que Maman puisse rester dans son lit... 😴
J’adore la passion de mon fils. J’adore quand mes enfants
développent des compétences que je n’ai pas, qu’ils m’initient à leur
discipline, m’en expliquent les trucs et astuces, me partagent leurs découvertes
et opinions. Je me sens terriblement en lien avec eux dans ces moments... Témoin
privilégiée de ce qui est vivant et vibrant en eux. Fière de les aider à
mener les activités qui les nourrissent. Convaincue qu’il s’agit là d’apprentissages
inestimables. Prête à me lever à 7h le dimanche, à doubler leur argent de poche, à
faire trois aller-retours sur la journée… pour qu’ils continuent à être
sainement dévorés par leur passion !
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